Michel Thiebaut de Schotten est directeur de recherche au CNRS.
Michel Thiebaut de Schotten a découvert que le syndrome neurologique de négligence visuelle est la conséquence d’une déconnexion des réseaux du cerveau entre les lobes frontal et pariétal de l’hémisphère droit (Science 2005). Il a réussi à cartographier par la suite toutes les principales connexions de la substance blanche supportant les échanges au sein des réseaux cérébraux chez l’homme (Nature Neuroscience 2011, Atlas of Human Brain connections 2012) et a démontré que le dysfonctionnement des réseaux cérébraux est le dénominateur commun aux désordres du comportement et de la cognition (Cerebral Cortex 2015). Ses avancées théoriques lui ont permis de developper un logiciel qui quantifie la déconnexion des réseaux cérébraux suite aux lésions cérébrales (http://toolkit.bcblab.com) et ainsi mettre à disposition gratuitement ses outils scientifiques (Cerebral Cortex 2014a). Dans ses récents travaux, Michel Thiebaut de Schotten a mis en évidence l’existence d’une plasticité des réseaux cérébraux à l’age adulte, ainsi les adultes peuvent changer la force de leur connexions cérébrales lors de nouveaux apprentissages (Cerebral Cortex 2014). Il a mis en évidence les principes de vicariance permettant la récupération du cerveau, ainsi une région cérébrale saine partageant des connexions similaires à une région lésée peut prendre le relais et suppléer avec succès cette région (Brain 2015, Neuropsychologia 2016). En comparant les réseaux cérébraux entres les espèces il a également pu découvrir quelques règles de l’évolution phylogénétique des connexions cérébrales. Ainsi il a pu mettre en evidence un développement morphologique considérable des connexions cérébrales dédiées aux récentes fonctions comme le langage et la préservation surprenante des connexions pour les fonctions partagées entre les espèces comme la perception de l’espace (Cortex 2012). Enfin dans ses travaux les plus récents, Michel Thiebaut de Schotten utilise les réseaux cérébraux pour lire l’organisation fonctionnelle cérébrale à l’échelle de l’individu (Cerebral Cortex 2016) permettant à son équipe, pour la première fois, de construire un modèle fonctionnel sur mesure basé sur l’anatomie des réseaux de chaque cerveau.
Domaines d’expertise : cognition, connectome, imagerie de diffusion, tractographie, anatomie des faisceaux de la matière blanche
